La genèse du projet
2012 : L’origine du projet
Le monde de l’entreprise et le monde hospitalier étant à l’unisson dans leur volonté de poursuivre leurs efforts d’innovation et de collaboration en région, une idée a rapidement vu le jour : renouveler l’expérience du projet de chambre d’hôpital du futur afin de faire naitre un « Concept Room Opus 2 » qui aurait cette fois pour thème une organisation innovante de service ambulatoire.
Pour définition, la chirurgie ambulatoire est « une chirurgie programmée et réalisée dans les conditions techniques nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une anesthésie de mode variable, suivie d’une surveillance postopératoire permettant, sans risque majoré, la sortie du patient le jour même de son intervention » (Haute Autorité de Santé – HAS).
Le choix de ce sujet est né d’un double constat : du monde hospitalier et des entreprises.
D’une part pour le monde hospitalier, la réorganisation des services de ce type devient une nécessité urgente. En effet le gouvernement français s’est fixé l’objectif que le taux des prises en charge en ambulatoire augmente à 50% d’ici 2016, à l’échelle du territoire. Selon une étude internationale de l’IAAS (International Association Ambulatory Surgery) de 2009, la France est au dernier rang des pays de l’OCDE avec un taux de 36% contre 50% en Europe du Nord. Le développement de la chirurgie ambulatoire constitue ainsi aujourd’hui en France l’un des dix programmes prioritaires de la gestion des risques des ARS pour les années 2010–2012[1].
Les raisons de cet objectif sont liées aux nombreux bénéfices attribués à l’organisation ambulatoire par rapport à l’hospitalisation complète, parmi lesquels: le meilleur bien-être du patient qui est hospitalisé moins longtemps ; la réduction de la durée de séjour, qui entraine une baisse des coûts directs de l’hospitalisation ; la moindre consommation en actes de radiologie, en temps de soins, en temps d’utilisation des structures hospitalières, en prescriptions médicamenteuses ainsi qu’en nombre de consultations ; les lits en hospitalisation complète réservés aux patients ayant les pathologies les plus complexes, etc… (Ensemble pour le développement de la chirurgie ambulatoire, HAS et ANAP).
Malgré ces bénéfices évidents, le retard de la France dans ce domaine s’explique selon Jean-Luc Harousseau, Président du Collège de la HAS, et Philippe Ritter, Président du CA de l’ANAP par la raison suivante : « C’est sans doute l’intrication des deux dimensions, médicale et organisationnelle, qui est à l’origine des incompréhensions, des réticences et des difficultés du développement de la chirurgie ambulatoire. » Un beau challenge que de proposer une solution innovante pour une organisation ambulatoire optimisée, aussi bien pour le CHRU de Lille ! (cf annexe).
D’autre part, les entreprises régionales, du fait de cet objectif fixé par le gouvernement et donc des changements certains à venir dans la réorganisation des services, ont compris tout le potentiel commercial à développer des solutions innovantes à proposer au monde hospitalier sur ce sujet. Pour le réseau d’entreprises qu’est Clubster Santé, ce sujet présentait aussi l’avantage de faire travailler de nouvelles sociétés que celles inscrites dans la démarche d’un projet comme l’an dernier (cf 2012 – concept room opus 1) avant tout axé sur l’axe hôtelier.
[1] Instruction DGOS/R3 n° 2010-457 destinée aux directeurs généraux des ARS du 27 décembre 2010.
2012/2013 : La concrétisation
Après une année de commissions de travail pour rencontrer les acteurs clés de l’ambulatoire et des groupes usagers pour innover au plus près des patients et des soignants, Clubster Santé et le CHRU de Lille présentent en mai 2012 un prototype grandeur nature d’un service ambulatoire optimisé à l’occasion du Salon de la Santé et de l’autonomie à Paris.